Résumé de carrière

En 1960, Marcel Jean achève ses études à l'École des Beaux-Arts de Québec par une dernière année en pédagogie artistique. À sa sortie de l'école, il entreprend une pratique d'atelier intense pendant laquelle il s'adonne autant à la peinture, à la sculpture et au dessin, ce qu'il poursuivra tout au long de sa carrière, ajoutant même à ces pratiques d'autres travaux, liés à l'estampe, à l'architecture et au design.

Pendant les six années qui suivront, il se méritera plusieurs prix aux Concours artistiques de la Province de Québec. Il enseignera ponctuellement à l'École des Beaux-Arts de Québec, et ces expériences l'amèneront à développer un regard critique sur l'enseignement des arts visuels d'alors.

En 1967, il est invité par un groupe de jeunes professeurs de l'École d'architecture de l'Université Laval à participer au mouvement qui s'amorçait en vue de repenser l'enseignement de l'architecture. Il y dirigera des ateliers comme chargé de cours jusqu'en 1970, ce qui constituera sa première expérience d'enseignement universitaire.

La même année, à l'invitation du directeur du Musée du Québec, Monsieur Guy Viau, Marcel Jean tient une importante exposition où sont présentées plus d'une centaine d'œuvres, en peinture, en sculpture et en dessin. Il obtient une première bourse du Service d'aide à la création et à la recherche du ministère des Affaires culturelles du Québec.

En 1968, le Ministère de l'Éducation lui confie le mandat de travailler à élaborer des propositions en vue d'un projet d'enseignement de l'art visuel en milieu universitaire. C'est également cette année-là qu'il conçoit son premier projet d'intégration d'arts visuels à l'architecture, avant d'ailleurs que n'existe le programme du même nom. Il s'agit du plongeoir olympique du Pavillon de l'Éducation physique et des sports de l'Université Laval.

En 1969, un Comité conjoint formé par l'Université Laval l'invite à participer à l'élaboration des programmes qui allaient constituer la structure de la nouvelle école fondée sur une approche conceptuelle et pratique de l'enseignement des arts visuels. Ce choix s'avérait radical dans le contexte de l'époque, car il manifestait le projet avoué de l'enseignement de l'art contemporain en milieu universitaire. Marcel Jean insista à ce moment pour que des artistes engagés dans une pratique de la modernité se joignent au projet de la nouvelle école qui, en 1970-1971, allait prendre le nom d'École des arts visuels de l'Université Laval, avec comme premier directeur le peintre et photographe Omer Parent.

Pendant cette année 1969, il participera à six expositions collectives, à Montréal, au Musée d'art contemporain, et à Toronto. Il recevra également une Bourse du Conseil des arts du Canada.

Dès la première année d'existence de l'École des arts visuels de l'Université Laval, en 1970-71, il y devient professeur-adjoint. Il développe un enseignement d'atelier qui s'écarte des méthodes traditionnelles de l'enseignement de l'art, en proposant une approche critique à partir du concret des objets. Cette même année, il participe entre autres à l'exposition «Panorama de la sculpture au Québec», qui se tiendra au Musée Rodin à Paris, au Musée d'art contemporain à Montréal et au Musée du Québec.

De 1972 à 1975, il présente de nombreuses expositions individuelles et collectives. Il est récipiendaire d'une seconde bourse du Ministère des Affaires culturelles du Québec. La Banque d'œuvres d'art du Canada acquiert ses œuvres pendant ces trois années consécutives (puis plus tard en 84, 89 et 94). À la fin de l'année 75, il devient professeur agrégé. Il se verra confier la création d'une œuvre murale au Palais de justice d'Arthabaska.

Concerné par le Programme d'intégration des arts visuels à l'architecture et à l'environnement du Québec, il collabore régulièrement avec le Ministère des Affaires culturelles d'alors dans le but d'améliorer les contrats-types entre les artistes et les architectes.

En 1977, Marcel Jean réalise un important projet d'intégration à l'architecture géré cette fois par le Ministère des transports du Canada lors de la construction de la nouvelle aérogare de la ville de Sept-Îles. Il s'agit d'une murale de cent vingt pieds constituant le mur de séparation de la zone stérile de l'aire publique. (Cette œuvre sera détruite ultérieurement). Il continue à présenter ses œuvres dans plusieurs expositions collectives, à Québec, à Montréal et à Ottawa.

En 1978, il participe à l'organisation de la rencontre inter-universitaire à l'Université Laval sur l'enseignement des arts. Il sera aussi invité comme conférencier par le Département d'Art de l'Université de Moncton au Nouveau-Brunswick. Il tiendra trois expositions individuelles et participera à deux expositions collectives, dont l'une dans le cadre d'un Symposium de sculpture à Terrebonne (Montréal).

En 1979, Marcel Jean devient le deuxième professeur titulaire de l'École des arts visuels de l'Université Laval après le premier directeur de l'École, Omer Parent. Il expose ses œuvres au Camp musical du Mont Orford et sera professeur invité dans le cadre du Programme de maîtrise à l'Université Concordia à Montréal. Puis l'année suivante, c'est à la Galerie des arts visuels de l'Université Laval qu'il présentera son travail. Il réalisera également un autre projet d'intégration à l'architecture dans la région de Québec.

En 1981, il écrit le texte pour le catalogue de l'exposition «David Naylor» au Musée du Québec. Puis, en 1982, le Musée du Québec organise de nouveau une importante exposition de ses œuvres sous le titre «Marcel Jean 1977-1982». Il s'agira cette fois d'une rétrospective, où l'on pourra voir de la peinture, de la sculpture et du dessin. La même année, il réalisera deux projets d'intégration à l'architecture, à la Bibliothèque Gabrielle-Roy de Québec et au Palais de Justice de Québec.

L'année suivante, en 1983, il signe un texte concernant le travail pictural d'Ahmed Chokri dans le catalogue de l'exposition «Diane Létourneau/Ahmed Chokri» au Musée du Québec. En 1983-84, dans le cadre d'un projet sabbatique, il vit et travaille en Angleterre à Londres. Pendant les deux années qui suivront, il poursuivra ses nombreuses manifestations individuelles et collectives tout en continuant son travail d'enseignement universitaire et son implication soutenue aux différents comités de l'École des arts visuels de l'Université Laval, aussi bien au Bureau de direction qu'au Comité de programme. Pendant cette période, de 85 à 87, il agit comme directeur-adjoint d'un projet de recherche à la maîtrise à l'Université du Québec à Montréal.

En 1986, il expose à la Galerie des arts visuels et à la Galerie Obscure de Québec. Une de ses œuvres appartenant à la Collection permanente du Musée du Québec représentera le Québec à la Foire internationale de Liège en Belgique. Cette même année, il concevra deux œuvres murales intégrées à l'architecture: l'une comportant une pièce sculpturale au Centre de recherche du Centre Hospitalier de l'Université Laval à Québec, l'autre «Tableau en fragments», au Centre Orléans d'Hydro-Québec, à Beauport dans la région de Québec.

En 1987, il sera membre d'un jury de la Banque d'œuvres d'art au Conseil des arts du Canada. Il tiendra une exposition individuelle et participera à trois expositions collectives.

En 1989, il collaborera à des manifestations concernant l'art et la ville, l'une dans le cadre d'un colloque intitulé «Les arts et la ville» tenue au Château Frontenac et l'autre, au Centre d'interprétation de la vie urbaine à Québec, «L'espace de l'artiste dans la ville».

En 1990, il est membre du jury pour les Bourses du Fonds FCAR à Montréal. Il tiendra une exposition à la Galerie Obscure de Québec. En 1991, deux expositions individuelles de ses œuvres seront présentées, à la Galerie de l'École des arts visuels (peinture et sculpture) et à la Galerie Engramme de Québec, cette dernière consacrée au dessin.

L'année qui suit, il devient co-fondateur d'une maison d'édition, «Les Éditions Gutnick enr.». Il est invité par le Musée du Québec à participer à une exposition intitulée «La sculpture au Québec, 1946-1961, Naissance et persistance», et par la Galerie de l'École des arts visuels à prendre part à une exposition de dessin. Il reçoit une subvention de recherche-diffusion du Bureau de Soutien à la Recherche de l'Université Laval. Il sera aussi récipiendaire d'une Bourse-projet du Ministère des Affaires culturelles du Québec.

Depuis les débuts de l'existence de l'École des arts visuels, Marcel Jean parlait de la nécessité de penser à l'instauration d'études avancées en arts visuels. C'est en 1992 que l'Université Laval annonce sa décision d'aller de l'avant, et Marcel Jean participera activement à la formation du programme d'études supérieures qui allait être offert dès septembre 1993.

En 1993-94, il agit comme membre du jury pour le Programme de soutien aux équipes de recherche du Fonds FCAR à Montréal. En 1994, paraîtra l'essai philosophique de James Campbell, La poursuite de l'être, essai sur l'art abstrait de Marcel Jean, PUL. Pendant ces deux années, il participe à quatre expositions collectives, dont l'une à Troyes en France. Il présente également une exposition solo de peinture «Horizons» à la Galerie de l'École des arts visuels. En 1995 et 1996, on pourra voir ses œuvres dans trois expositions individuelles et trois collectives. C'est aussi en 1995 qu'il fonde avec sa compagne Diane Létourneau la Galerie Le 36, un lieu d'exposition à but non lucratif essentiellement voué à la diffusion de manifestations visuelles en art actuel.

En 1996, il obtient une seconde subvention de recherche-diffusion du Bureau de Soutien à la Recherche de l'Université Laval. Il recevra également une Bourse du Programme d'Aide à la création du Conseil des arts et des lettres du Québec.

À l'hiver 1997, la Galerie Madeleine Lacerte de Québec présente ses œuvres picturales. Cette manifestation lui méritera le Prix Reconnaissance Videre en janvier 1998, dans le cadre des prix d'excellence de la culture à Québec. Au printemps 97, il réalise une sculpture extérieure «Passage» à la Cité de l'Énergie de Shawinigan au Québec. À l'automne de la même année, Marcel Jean sera invité comme conférencier au Séminaire de maîtrise à l'École Nationale d'Administration Publique à l'Université du Québec. Il tiendra une exposition de dessin à la Galerie Le 36 à Québec et prendra aussi part à deux expositions collectives.

À l'hiver 1998, il présente une exposition de sculpture sous le titre «Les Heurs du silence» à la Galerie des arts visuels de l'Université Laval. Au printemps, à l'invitation du doyen de la Faculté d'Aménagement, d'Architecture et des Arts visuels de l'Université Laval, Marcel Jean fera une présentation intitulée Création, créativité, expression dans le cadre du colloque «La création en milieu universitaire» au Congrès de l'ACFAS tenu à l'Université Laval à Québec et dont les actes seront publiés aux Éditions Nota bene en 2000.

En 1999, il recevra une nouvelle subvention de recherche du Programme de Soutien à la création en milieu universitaire de l'Université Laval. Il participera à l'exposition collective du Musée du Québec «Acquisitions 1990-2000» de sa collection permanente. C'est aussi cette même année que sera publié un catalogue présentant un entretien avec l'artiste David Naylor sous le titre «Entretiens Marcel Jean/David Naylor» publié aux Éditions Nota bene à Québec.

De 2000 à 2004, il réalisera plusieurs expositions individuelles à la Galerie des arts visuels et à la Galerie Le 36 à Québec. Il participera aussi à des expositions collectives: «Québec, ville d'art public» au centre d'interprétation de la vie urbaine de Québec en 2000, «Québec-New-York 2000» à Albany aux États-Unis en 2001, et «Bois» à la Maison Hamel-Bruneau en 2004. Il réalisera aussi cette même année une œuvre murale «La mémoire et la mer» à la Bibliothèque St-Jean-Baptiste de Québec.

En 2004, il répond à l'invitation de présenter une conférence au 72e Congrès de l'ACFAS intitulé La recherche-création ou comment faire autrement» tenu à l'UQAM à Montréal. Sa présentation portera le titre «Sens et pratique». (Actes publiés en 2005)

En 2005, deux expositions à la Galerie le 36, l'une de peinture, l'autre de sculpture.

En 2006, fruit d'une collaboration avec le poète Alexis Lefrançois, paraît le recueil de poésie en prose «Pages tombées d'un livre» publié aux Éditions Le lézard amoureux qui comporte des œuvres-dessins et interventions picturales balafrant le texte complet.

Cette année-là il sera membre du Jury des Bourses A du CALQ et membre du Comité d'évaluation du Programme de soutien à la création en milieu universitaire de l'Université Laval.

En 2008, il exposera à la Galerie Le 36 la suite de dessins «De page en page» à partir de laquelle avaient été reproduites les œuvres du recueil «Pages tombées d'un livre» d'Alexis Lefrançois. Dans le cadre de Manif d'art 4 en tant que Collaborateurs, il réalisera avec Diane Létourneau et Slobodan Radosavljevic une installation in situ Paire de pairs à la Galerie Le 36.

Il participera également à l'exposition Les 15 ans des Prix Videre au Centre d'exposition de Baie-St-Paul.

Enfin en 2009, au terme d'une seconde collaboration avec Alexis Lefrançois, paraîtra aux Éditions de La pleine lune le recueil de poésie Idéogrammes blancs qui intègre quarante dessins de Marcel Jean. Puis en septembre à la Galerie Le 36, une exposition de peinture «Êtres corps» et Choses du monde à la Galerie des arts visuels de l'École des arts visuels de l'Université Laval à Québec.

À l'automne 2010, à la Galerie le 36, une exposition de sculpture intitulée 70-10 Une sculpture.


Une carrière d'artiste soutenue manifestée en pratiques multiples depuis le tout début de son activité d'atelier. Une pratique d'enseignement universitaire en arts visuels inextricablement liée à son action d'artiste, où Marcel Jean n'a eu de cesse de se concerner des questions de la création et de la réflexion théorique la plus ouverte, mais toujours fondée sur la pratique concrète de l'art.